Pour marquer ses deux ans en tant que maire de Chicago, Lori Lightfoot a rappelé que la « diversité et l’inclusion » doivent être obligatoires y compris « dans les médias ».
En voilà une qui ne pourra pas reprocher aux journalistes leur manque de neutralité. La maire démocrate de Chicago, Lori Lightfoot a annoncé ne choisir que des journalistes issus de la diversité pour l’interviewer en tête à tête à l’occasion du deuxième anniversaire de sa prise de fonction.
Dans une lettre envoyée aux journalistes de la presse locale et relayée par plusieurs médias américains, l’ancienne avocate de 58 ans a expliqué vouloir ainsi « rompre avec le statu quo ». « Depuis le premier jour de ma campagne, en 2018, j’ai été frappée par la proportion ultradominante de personnes blanches et d’hommes au sein des médias de Chicago, des responsables éditoriaux, des journalistes politiques et de ceux qui couvrent la mairie en particulier », a-t-elle écrit. Et de poursuivre que « c’est un déséquilibre qui doit changer. Chicago est une ville internationale. Nos médias locaux devraient refléter les multiples cultures qu’elle comprend ».
Les politiques n’ont pas à choisir qui les couvre.
Cette décision a rapidement posé problème. Le journaliste américain auprès du Chicago Tribune, Gregory Pratt, s’est notamment plaint sur Twitter : « Je suis un reporter Latino. Une interview était prévue aujourd’hui. Cependant, j’ai demandé au bureau du maire d’abandonner ses conditions (concernant la couleur de peau du journaliste, ndlr). Quand ils ont refusé, nous avons poliment annulé notre rendez-vous. Les politiques n’ont pas à choisir qui les couvre. » L’association nationale des Journalistes Hispaniques a aussi condamné cette décision dans un communiqué de presse : « Toute action, qui menace le pilier majeur de notre démocratie et des droits du Premier Amendement, est inacceptable. »